savoir ou ne pas savoir.../vouloir ou ne pas vouloir...
…A moins que…
Ce ne soit souffrir de ne pas vivre, souffrir de ne pas savoir vivre…
Tout le monde crie au scandale quand j'affirme avoir toujours vécu avec l'idée que je ne voulais pas naître, pas n'être.
Mais je ne peux dire autre chose.
Ca aurait tout simplifier, éviter bien des souffrances à mes proches.
C'est ainsi je ne sais pas vivre, je me demande si je peux apprendre à 34 ans, il serait temps.
Depuis toujours, je me bats contre la sensation que quelque chose est cassé en moi, dans mon esprit, dans mon corps, dans mon cœur depuis que je suis née et sans la réparation de ce quelque chose, je n'arriverai jamais à rien.
Alors voilà, si je pars du principe que je ne sais pas vivre, j'aurais pu savoir …m..r.r. Plus ou moins consciemment, j'ai tout tenté pour y parvenir, les chutes, les malaises, le cœur, les accidents, les tentatives désespérées de crier au secours,…et pourtant je suis encore et toujours là, les réveils étant de plus en plus durs. La vie ne semble pas vouloir de moi, la mort non plus…alors que faire…rêver ma vie faute de ne pouvoir vivre mes rêves reste bien illusoire, j'y ai laissé toute mon enfance, le résultat parle de soi…
Et puis, une invitée imprévue a pointé son nez : l'anorexie est arrivée et a amené ses armes avec elle: la sensation d'enfin exister, j'étais quelqu'un, j'avais quelque chose qui n'appartenait rien qu'à moi, sur lequel ma mère n'avait aucune emprise…illusoire…tout n'était qu'illusion la magie de la maladie a vite cédé la place à la détresse, à l'atrocité du paradoxe…plus le temps passe moins l'anorexie m'aide à vivre, plus elle me pourrit la vie et pourtant, je ne fais qu'y m'accrocher stupidement comme une gamine qui ne fait tout pour conserver l'image du père noël vivant…
L'anorexie est un pur poison qui ne fait qu'envenimer les choses, compliquer une vie déjà mal partie…le corps devient souffrant ouvertement, lieu de l'expression de toutes les souffrances, l'anorexie en jouant avec une génie désespérant…
Depuis peu, depuis cet accident à vrai dire, je me mets plus ou moins consciemment face à la réalité de la situation et ose crier mon incapacité à vivre, ma lâcheté à ne pas pouvoir m..r.r. Quel scandale! Comment puis-je dire ça, la vie est ce qu'il y a de plus beau, c'est un cadeau magnifique qu'il faut respecter…C'est ainsi que je deviens l'ingrate qui n'a rien compris à rien et qui n'est même pas respectueuse de ce qui lui a généreusement été donné…On me trouve une excuse depuis quelques temps: je suis dépressive, ça va passer…Mais quand vont-ils accepter de reconnaître la réalité, la dépression est entrée dans ma vie depuis que j'ai au moins 7ans-aveu maternel!-… Alors bien sûr je ne demande à personne de me cautionner, me donner raison ou tort…moi cette vie je ne l'aime pas, on me la mise entre les mains, je n'ai jamais su, pu en faire quoi que ce soit…la vie ne m'a jamais aimée…comme le prétend la bonne pensée maternelle, j'ai dû commettre un crime bien vil dans une vie antérieure pour récolter cette non-vie présentement…
on a sans doute ce qu'on mérite, je dois en accepter l'idée...