c'est où qu'on va quand?!...
du sens, je veux du sens...plus rien n'a de sens...
mes amies, mes amis sont là et je ne parviens à partager avec eux le moindre affect...
je vis sur la planète dépression sans savoir comme je suis arrivée là, je ne voyage pas à part dans mes rêves qui seraient plutôt des cauchemars actuellement...
le temps n'a plus de sens, il m'échappe, je ne le maîtrise pas ou il passe trop vite ou il n'en finit plus...mes envies n'ont pas de sens, je voudrais dormir dormir et dormir encore et toujours et tant qu'à faire ne plus avoir à me réveiller, j'aurais envie de disparaître puisque le mot "là" ne se dit pas
la vie n'a plus de sens, je ne lui en ai jamais vraiment trouvé. Et je ne supporte plus d'entendre dire que la vie est ce qu'il y a de plus beau, je n'y crois pas, on m'a bien fait croire stupidement au Père Noël alors même que je savais que c'était une absurdité, je me demandais qui avait besoin d'y croire, n'était-ce pas cet adulte souffrant d'une enfance fanée...Alors pourquoi n'en serait-il pas de même pour la vie, je ne crois pas plus à la vie qu'au Père Noël....je suis trop négative, je n'y peux rien, je suis née comme ça...
il y a certainement des milliers et bien plus de personnes croyant que la vie est un bien précieux, je ne les empêche pas d'y croire, mais qu'on arrête de vouloir m'en convaincre...
ma grand-mère ne m'a jamais acceptée mais nous avions un point commun trouver la vie insensé et trop longue, elle, elle a mis 99ans avant d'être entendue et satisfaite...j'ai peur de tenir d'elle, j'aurais tant voulu partir avec elle, à sa place, elle qui s'est envolée aux environs de mon accident. Elle ne m'aimait pas mais elle aurait pu m'attendre, peut-être qu'à destination nous aurions trouvé moyen de nous entendre...
l'avenir me semble chaque jour plus loin, chaque jour plus inaccessible, avec cette maladie qui me colle à la peau alors que j'avais tant donné pour m'en séparer, la voilà qui dans les failles d'un accident en profite pour reprendre du terrain... C'est bien que rien n'a de sens, j'ai beau me battre, ma destinée est de souffrir...
"Il y a des personnes qui ne peuvent vivre qu'en souffrant: elles paient le prix de leur vie en souffrance"...Comme j'aimerais pouvoir revoir la personne qui m'a offert ces paroles, il avait peut-être une solution pour y pallier...
Si seulement je pouvais laisser ma place, la vie devrait être un jeu des chaises musicales, elle aurait bien plus de sens...
Et j'ai beau chercher les moments passés de joies et de plaisirs, je ne les retrouve plus, ils sonnent comme les mauvais souvenirs le désir avorté, les promesses non tenues, les trahisons à demi-mot, je t'aime moi non plus....
En fait, la vie est un Dîner de Cons permanent: j'ai été l'objet convoité bien des fois sans m'en rendre compte, mais ça laisse des traces...Si un jour l'un des initiateurs ou des initiatrices tombent sur ces quelques mots, puisse-t-il ou-t-elle prendre conscience qu'on ne joue pas innocemment avec la vie, le cœur, la naïveté de l'autre...ces personnes aujourd'hui ont tracé leur avenir dans le moindre mal pour la plupart, j'ai le sentiment que je pourrai m'en assouvir qu'après leur avoir rendu les larmes qu'ils, qu'elles m'ont données. Le pire, tant mieux pour eux, pour elles, c'est que ce que je conserve au fond de moi n'a plus d'existence pour les autres, bêtises d'enfance, d'adolescence, voire même d'adulte pour la plupart...c'est ça la justice de la vie, on peut faire souffrir l'autre sans en pâtir alors qu'on ne peut souffrir qu'en en traînant à vie la douleur...
Voilà, on va dire que j'en fais trop, je devrais arrêter de penser au passé. Certes mais il ne faut pas oublier que:
d'une, on se construit sur le passé, quand les bases sont minés, la construction est bien fragile,
de deux, j'aimerais oublier le passé, mais ce passé c'est toute ma vie, on ne peut vivre sans passé, qu'il soit bon ou mauvais, il faut bien s'appuyer à un passé...
de trois, plus j'essaie de l'oublier, plus j'y pense, plus j'en souffre, plus j'ai le sentiment qu'il se rejoue continuellement, plus j'ai le sentiment que c'est ancré en moi et je ne pourrai jamais en sortir....
de quatre, il y a pire que moi, je le sais comment faire alors? faut-il que je me mette en situation de me faire encore plus souffrir, faut-il que je rachéte la souffrance de l'autre, faut-il que je dédaigne la chance que j'ai d'avoir un toit...ou je ne sais quoi encore....il y a pire que moi mais s'il y a pire c'est peut-être aussi qu'il y a mieux...et à quoi sert-il de se comparer aux autres, je pense avoir payer ma dette au tribunal de la vie, on peut me laisser partir maintenant, s'il vous plaît, laissez-moi partir, aides-moi pour de bon à partir...