sonde,je te déteste....
Dure journée, remplie de larmes et de douleur…je sais que je n’ai plus le choix, je sais que je n’ai plus d’autre choix…et que la sonde reste la dernière solution qui va pouvoir me permettre de rompre une nouvelle fois ce cercle vicieux qui s’est installé insidieusement ce dernier mois…avec une chute de poids, de moral, de confiance, d’espoir, de vie, d’envie, de joie, de motivation, de croyance en l’avenir, et tout ce qui s’en suit…je ne voulais pas en revenir là et pourtant j’y suis plus que jamais je m’étais jurée que je ne remettrais plus jamais de sonde en quittant l’hôpital de dijon, que je ne retournerais jamais plus dans cet hôpital hormis les consultations…mais voilà…j’y ai cru jusqu’au bout et malheureusement la réalité à frapper à nouveau…je dois mettre mon orgueil dans ma poche, et accepter à nouveau cette sonde, mon pire cauchemar…comment faire pour l’apprivoiser, ne plus la voir comme une ennemie, ne plus la voir comme une torture, ne plus la voir comme un échec…je devrais me dire que c’est courageux d’accepter cette sonde à domicile, je me le disais pour toutes les autres filles qui l’acceptaient par le passé mais non pour moi il n’en va pas de même…j’ai honte, honte…honte du regard des autres, je me cachais rien que pour aller de la voiture à mon appartement et dire que demain je vais devoir sortir comme ça…j’ai tellement peur du regard de l’autre sur ce bout de tuyau…que je tiens comme synonyme de mon échec…alors j’essaie de me tourner vers le présent et l’avenir et me dire qu’il sera le synonyme de ma réussite à venir…j’ai du mal à y croire, je pense que la maladie qui a repris du terrain fait tout pour m’empêcher d’y croire…alors voilà je dois être plus forte que la maladie, je sais que je peux l’être et ce sans hospit’, ça plus jamais, plus jamais…la sonde est ma dernière chance…après, je ne pourrais que me résoudre à me dire que ma vie sera jalonnée par l’anorexie et ses symptômes, peurs, angoisses, attitudes, … irrationnelles et pourtant plus que jamais je n’en veux plus…je veux vivre, je veux vivre comme tout le monde m’ouvrir au monde, profiter de la beauté de la vie, profiter de la beauté de l’autre et de sa singularité qui fait sa richesse, je veux pouvoir travailler, symbole pour moi du départ de la guérison, je le veux plus que tout, je veux y parvenir…c’est pourquoi j’essaie à travers cette sonde que je hais et déteste du plus profonde de moi-même de reprendre l’énergie qui me permettra d’ouvrir à nouveau la clé de la prison dans laquelle je me suis renfermée faute de trouver à temps un emploi….merci monsieur rigaud de me faire confiance une nouvelle foi et de croire à nouveau en moi..merci à vous toutes mes amies et amis qui me soutenez bien plus que vous ne semblez le croire, merci à mes proches et surtout à ma maman qui reste, la seule, toujours présente dans les pires moments...enfin merci à celui qui illumine mes journées et un jour se reconnaîtra....