je crains le pire...
c’est seulement dans une semaine mais j’appréhende déjà lundi prochain et le rv chez le nutri…quoi qu’il en ressortira je sais que je me sentirai mal…je me doute de ce qu’il va pouvoir me dire…je ne veux pas l’entendre…je ne sais vraiment plus quoi faire, je me sens dans une impasse totale…la sonde pas question,il ne jure que pas elle…et lui est le seul espoir qu’il me reste pour pouvoir un jour me sortir de cette saleté…chaque jour qui passe,je me rends compte que je ne peux plus vivre comme ça, mais chaque jour qui passe,je réussis à me convaincre que demain ça ira mieux…j’ai le sentiment que je m’arrange pour que ma vie m’apporte suffisamment de petits moments de répit pour mieux m’enraciner dans cet enfer qui dure depuis trop longtemps…alors pourquoi je me refuse obstinément à aller de l’avant à faire confiance, à accepter de reprendre un poids correct pour avoir suffisamment d’énergie pour me donner les moyens de me construire et me construire une vraie vie…pourquoi ai-je si peur à l’évocation d’une nouvelle hospit que d’un autre côté,je sais nécessaire…j’ai tellement peur de décevoir une nouvelle fois ma famille, à chaque hospit, ils ont espoir que ce sera la bonne…à chaque hospit’,je les déçois…et j’ai tellement peur de me leurrer sur ma motivation, de leurrer l’équipe soignante, cette équipe-là,la seule que j’ai rencontrée jusqu’à maintenant qui soit compétente…la seule qui ait vraiment une connaissance profonde des troubles alimentaires, j’ai tellement peur de ne pas y parvenir…je pars déjà comme si ça allait être un échec, comme si je n’étais qu’un échec continuel depuis le départ…je ne veux pas décevoir mais j’ai dois bien avouer que je ne suis pas prête à prendre du poids, que je n’arrive pas à accepter cette idée…à quoi peut servie une hospit dans ces conditions…y-a-t-il un espoir qu’un jour je puisse accepter cette idée…je ne supporte pas ce corps et plus il prend de place plus je me sens mal…y-a-t-il espoir qu’un jour je me réconcilie avec ce corps qui m’a tant fait souffrir psychologiquement dans le passé et ce corps qu’à mon tour je détruis pour éviter qu’il me fasse souffrir et me détruise encore et toujours mentalement…l’anorexie finit par anesthésier la douleur et pourtant la douleur finit toujours par se faire plus forte,plus intense…aujourd’hui, cette hanche me fait mal, je ne supporte plus la sensation de brûlure qu’elle suscite et je ne supporte plus le fait de me dire que c’est parce que je suis trop lourde que j’ai mal comme ça…je voudrais tellement avoir un corps que je reconnaisse comme mien, un corps dont je prenne soin qui m’inspire le respect et non plus le dégoût,la douleur,le rejet…il est très difficile psychologiquement de pouvoir perdre du poids mais c’est encore plus difficile d’en reprendre même quand il s’agit juste de combler un déficit pondéral…je n’arrive pas à reconnaître ce corps et ma personne comme une seule et même entité, je n’arrive pas à habiter ce corps qui ne m’a jamais semblé protecteur,source de sensation agréable mais qui m’a toujours donné le sentiment de me trahir…j’ai hâte d’être à demain et pouvoir en parler avec la psychologue avec elle je me sens en confiance et je parviens un peu à exprimer ce que je peux ressentir…mais si peu…