peur contre peur...

j'en ai vraiment assez de cette peur qui me tiraille qui ne cesse de m’envahir,qui me paralyse et m’empêche de vivre…j’ai peur de tout, de rien…j’ai peur d’une chose,j’ai peur de son contraire…je ne veux pas retourner à l’hôpital pas maintenant c’est trop tôt,je viens à peine d’en sortir…mais la diét m’a mise au pied du mur (c’est pas l’escalier chez moi…) cet après-midi…un kilo de moins,c’est l’hospit assurée avec sonde…mais non,non,non je ne veux pas…pas maintenant…mais alors pourquoi je n’arrive pas à me faire violence, pourquoi je n’arrive pas à augmenter ces p* de rations alimentaires…marre…j’en ai marre de me battre pour 5g de pain…c’est tellement absurde…il y a tellement d’autres combats qui valent bien plus la peine d’être menés…le mien c’est 5 g de pain…13cal…j’en ai marre de ces chiffres qui me font tourner la tête… j’en ai marre de tout calculer,de compter sans cesse, de vérifier, de faire et refaire éternellement les mêmes gestes… tu vas pas mourir pour 5g de pain…non tu vas juste vivre…alors qu’est-ce que j’attends donc pour réagir…et si le problème majeur était le manque d’énergie…cette dénutrition que je refuse d’admettre et que je sais pourtant responsable de beaucoup de maux…car non je ne suis pas dénutrie, je mange…voyez-donc je mange même des pâtes…15ans que je n’en avais plus manger…vous voyez bien…pfff, la vérité, c’est que je me leurre sur toute la ligne : je mange un peu de pâtes mais j’ai supprimé le pain…le principe des vases communicants, ça je connais par cœur et je l’applique merveilleusement…alors que j’arrête un peu de me mentir et de mentir aux autres sur mes prétendus efforts…oui je mange mieux sans doute, oui je fais 3 repas par jour au lieu d’un seul…mais non y’a que moi pour penser que je mange trop…alors arrête de faire l’autruche pauvre idiote, c’est vraiment stupide…mais comment parvenir à introduire tout ce que la diét m’a demandé aujourd’hui…je suis là bouffée par la peur…j’ai peur de ma peur, je mange ma peur par peur qu’elle ne mange…j’ai peur de manger…mais quand est-ce que j’aurais enfin peur de mourir…quand est-ce que je vais enfin me rendre compte que je finirai un jour ou l’autre par y laisser plus que des plumes dans cette saloperie…alors oui ajouter 5g de ci, 2g de ça, c’est un immense effort pour moi…mais pourquoi je m’arrête à ma peur,j’ai une volonté de fer quand il s’agit de me détruire, pourquoi je ne parviens pas à mettre cette volonté à profit pour enfin me construire…pourquoi cette peur de vivre alors que toute personne sensée n’a qu’une seule peur,c’est de mourir…pourquoi je conçois la mort comme un soulagement, une délivrance…décidément mon esprit doit être monté à l’envers…je crois que j’ai besoin de l’anorexie pour aller bien alors que c’est tout le contraire, c’est parce que je ne vais pas bien que j’ai besoin de l’anorexie…je la déteste ouvertement, je la vénère intérieurement…je ne suis plus à un paradoxe prés remarquez…je voudrais tellement en voir la fin…je ne supporte plus de me voir ainsi alors pourquoi je m’arrête à ma peur…quand est-ce que je vais affronter mes pires démons pour m’apercevoir qu’ils ne le sont que dans ma petite tête…quand ?

Comments

[sur le fil]

Crois tu vraiment quetu es "besoin de l'anorexie pour aller bien"... parceque ce que je vois c'est une jeune femme qui SOUFFRE d'anorexie...tu ledis justement... elle est la comme un refuge pour conforter ton mal interieur...come tu lepointe le manque d'energie peut t'empecher d'agir, mais tout simplement la peur t'as formaté depuis des nées à rester sur ts position et à rester dans cette bulle destructrice. Je crois en effet ( et c'est toi qui m'en a fait prendre conscience) que la denutrition et la peur paralyse toute action. Souvent (comme toi je suppose) je me sens comme "droguée", paralysée... physiqument par le manque "d'energie" et mentalement... je suis ailleurs. On dirait que le cerveau s'économise. Il reproduit alors ce qui lui est le plus facil... comme les gestes mécaniques... que l'on a l'habitude d'effectuer... du moins c'est ce que je constate.
Et on perd trop d'energie a refléchir, se poser 10 000 fois la même question: pourquoi? quand?... et au final on tourne en rond, car il n'y a pas de reponse à ça. La mort n'est en aucun cas la délivrance à la souffrance... la vie et la satisfaction de se construire oui... alors aretons de nous poser de faux problèmes, de fausses questions qui ne font que nous enfoncer dans notre dilème intérieur... je ne sais pas par quoi il faut commencer... mais l'action est surement la meilleure solution.
Je me retrouve horriblement dans tes mots...je garde l'intime conviction que la vie s'ouvre à nous Raphaèle. Parceque si je ne le pensais pas en ce qui te concerne , comment pourrais je le concvoir pour moi?...

[Mawie]

Ma si jolie Raphaele,

Un wiquiquicoucou en coup de vent, et te dire comme toujours, et plus que jamais, combien je suis fière de ta ténacité, de ta témérité, ta décision de vivre, d'être du combat. Prends ta revanche sur cette salope d'anorexie Raphaele ! "Car pour moi, j'en suis sûr, c'est ainsi que se passerait la débâcle : un matin, mon corps n'accepterait plus de se déplacer vers la salle de bains et garderait le lit. J'ai une certaine nostalgie de la superbe : offensé, je ne manigance pas de revanches - je me détourne. Mais un beau jour, on ne se détourne plus : on est au pied du mur et on s'aperçoit qu'on a cédé tout le terrain. La débâcle, ce serait le moment où je m'abandonnerais à ma tentation la plus familière et permanente : d'arrêter tous mes échanges, d'instaurer une anorexie massive et totale. Mes rêveries de mort sont toutes dominées par ce thème : trouver assez de forces pour mourir en me débranchant, le seul suicide acceptable pour moi étant la grève de la faim absolue..." (Vaclam Jamek, Traité des courtes merveilles)
...
Puis encore, pardon pour mon silence post-hosto, je sais que tu ne fais pas partie de ces gens mais je craignais ceux "qui vous demandent pleins d’entrain comment vous vous sentez et qui s’attendent à ce que vous leur répondiez « Très bien » alors qu’ils savent pertinemment que vous êtes à l’agonie." (désolée c'est le matin je-suis-dans-le-pâté-donc-je-cite !)

Je t'embrasse très très fort, tit bourriquet d'amour...

[cocole]

le jour ou tu ne comptera plus ta nourriture en grammes, ça sera déjà un grand pas, c'est quand même fou , comment peux-ton considérer que 5 gr en plus soit plus???, une cuillerée fait 15g, alors ...
je ne me moque pas, mais je mesure l'ampleur de ton problème, je découvre petit à petit, et c'est fou!!!
je t'embrasse bien fort

[Lcm]

De beaux mots pour une histoire bien lourde. Ton écriture rend ça très mélancolique en gardant une pointe de rage. Signes d'un caractère bon.
Et en plus tu es dijonnaise ! Vive Dijon et vive la vie.
Et courage.

[Miss yaourt]

Je ne sais pas trop comment te réconforter , mais je me demandais si justement à force de vivre en circuit clos repliée sur ta maladie , ça ne t' empêchais pas un peu d' en sortir . Bon , surtout ne vas pas croire que je te fais la morale , loin de moi cette idée :) C' est juste que quand on rumine un problème on a tendance à prendre les verres d' eau pour des lacs et du coup on a aussi tendance à paniquer . C' est très facile de dire " penses à autre chose " , mais sérieusement essaies de te distraire un peu pour prendre un peu de recul . En dehors de ça , je me demandais aussi si tu étais aidée dans ton combat par un thérapeuthe du style : thérapie comportementale ? (Et surtout pas analytique ! c' est bien beau de savoir pourquoi on souffre , encore faut il avoir les clefs pour avancer et ne plus être bloqué par les situations qui nous engoissent)
En tout cas je te souhaite beaucoup de courage , ta vie vaut la peine que tu te battes pour elle !