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mon_combat_pour_vivre_libre:l'anorexie au delà des apparences
mon_combat_pour_vivre_libre:l'anorexie au delà des apparences
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6 novembre 2006

au sujet des pro-ana...

Pour être honnête, je pense que même si elle s'en défend et le nie toute

personne anorexique est pro ana. Cette pathologie irrationnelle est tellement

complexe et paradoxale. Dans l'esprit anorexique, tout s'inverse: le bien, le

bon devient mal, mauvais et inversement.

Le paradoxe majeur reste qu'en nous faisant perdre toute personnalité,

l'anorexie n'ou donne le sentiment de devenir enfin quelqu'un. Cette quête

effrénée de la perfection nous rend insensible à tout même au plus dramatique.

Le seul drame devient alors de prendre du poids, d'alimenter cette part de nous

que l'on déteste, qui nous dégoûte. En prenant du poids, on alimente le

sentiment d'être mauvaise, de prendre trop de place, de prendre une place qui

ne nous revient pas, que l'on ne mérite pas.

L'obsession du poids occulte une angoisse, un mal être bien plus profond que la

simple entité de l'apparence physique.

On ne choisit pas de devenir anorexique, on l'est bien avant de le devenir. Il

s'agit avant tout d'une structure de personnalité.

Cette pathologie est celle de l'irrationnelle: on a d'autre choix pour vivre,

pour survivre que de se détruire afin de faire taire la voix de la culpabilité

qui nous assaille. Plus je me détruis plus je me sens protégée, anesthésiée de

toutes sensations y compris de la souffrance. Le plus dur n'est pas de parvenir

à un état cachectique mais bel et bien d'en sortir.

Par ailleurs, cette pathologie est celle de l'illusion, du mensonge envers les

autres mais avant tout dans le but de mieux se convaincre qu'on a fait le bon

choix. L'anorexie nous donne l'illusion d'une toute puissance, d'une force à

toute épreuve venant contrer cette conviction que l'on n'est rien, ni personne.

C'est vraiment ce que j'ai pu ressentir au cours des années: pour la première

fois de ma vie, j'avais réussi quelque chose, j'étais devenue anorexique. Mais

la quête de perfection ne m'a jamais laissée satisfaite, il me fallait toujours

maigrir, aller au delà de mes limites: toujours plus d'efforts, toujours plus de

restriction afin de remplir mon vide intérieur. Aujourd'hui, je me rends compte

à quel point je me suis laissée enivrée par l'illusion anorexique et à quel

point je suis prise au piége. Bien sûr, j'affiche ouvertement ma volonté de

m'en sortir mais au fond de moi, je ne veux pas m'en sortir car je suis

tiraillée par la peur de m'en sortir. Si je dis vouloir prendre du poids, c'est

juste que mes proches soient rassurés et qu'on me laisse en paix pour mieux

pouvoir m'enfoncer. La réalité est toute autre: je ne veux surtout pas prendre

de poids. Aujourd'hui, j'ose le dire car je ne supporte de mentir ainsi, je me

déteste de faire cet aveu, j'ai honte mais je me haïrais encore plus si je

continuais à affirmer le contraire. Le mensonge n'est plus efficace et ne

suffit plus à pallier au dégoût de moi-même, je n'ai plus d'autre choix que la

sincérité: je ne peux plus me plaindre du froid, de la fatigue et tous ces

symptômes alors qu'au fond ils me rassurent et ne plus les ressentir serait

pire que tout car signifierait une prise de poids. Aujourd'hui, je ne peux me

poser en victime d'une société, d'une image véhiculée par les médias,

revendiquer une place qu'au fond de moi je ne veux pas assumer, certains diront

que je ne peux pas assumer car trop dangereuse pour moi...  Et puis, le

psychologue m'a permis de prendre conscience que pour pouvoir changer il faut

déjà commencer par reconnaître la réalité de la situation dans laquelle on se

trouve, au lieu de mettre tout son temps et son énergie à la dénier par peur du

jugement.

Aujourd'hui même si j'ai mal d'écrire et dire tout cela, je suis de plus en plus

persuadée que c'est un passage nécessaire qui va enfin m'ouvrir la porte de

l'espoir.

Et malgré la peur permanente, j'ai au fond de moi, le désir de pouvoir un jour

crier haut et fort : je m'en suis sortie. Tout ce que je viens d'écrire au

sujet de cette lutte avec soi même pour relater au plus prés la réalité au lieu

de la fuir, j'aurais aimé que quelqu'un puisse m'en parler car même si le

mécanisme du mensonge fonctionne à la perfection, il ne s'en dégage pas moins

un sentiment de honte, de culpabilité, de dégoût de soi qui ne fait

qu'alimenter ce mensonge et nous plonge dans la solitude la plus profonde...

Se détruire pour survivre...

L'anorexie représente, bien plus que ce que l'on assimile classiquement à un

suicide lent,un réel désir de vivre mis à mal par la peur de ne pas savoir, de

ne pas avoir le droit...Oui mais un jour la destruction se révèle irréversible

et la fin...Si ce n'est la faim est la toute proche...Et, même si j'ai du mal

me convaincre de sa nocivité, je ne veux pas que cette saleté qui m'a pourri la

vie qui m'a donné l'illusion d'exister remporte cette ultime victoire...

Cette victoire me revient de droit, il n'y a que moi qui puisse la saisir...

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Commentaires
M
c'est exactement ça, j'aime beaucoup la manière dont tu t'esxprime dans ton blog, sans détour, sans se cacher, je pense que l'on est beacoup dans ton cas, et que toute celle-ci se reconnaissent, tu écrit merveilleusement bien, et je pense que l'écriture peut t'aider à t'en sortir, lorsque j'était anorexique , je me sentait seule et j'avais l'impression que personne ne pouvait me comprendre, mais en te lisant ça me rassure, continue ton blog surtout je suis persuadé que c'est une excellente thérapie
P
le mensonge permé de se couvrir mé il enferme encore plus ds la maladi je pense, c dur de sen sortir <br /> continu et jespere de tt coeur ke tu dira un jour "je men suis sorti" et ke ts ske tu écri édera d gen<br /> petit hibiscus
A
Bonjour, ton blog dont les coordonnées m'ont été transmises par Micky du blog de cuisine m'a beaucoup interpellée. J'ai 3 fois ton âge sans doute mais cette maladie qui a commencé à 17 ans, je n'en sortirai jamais vraiment. Je suis moins intégriste dans mes choix alimentaires, dans mes restrictions, mais je ne mangerai jamais à ma faim, jamais normalement, jamais équilibré. C'est plus fort que moi, mes schémas alimentaires me rassurent. <br /> Ce que tu dis à propos des paradoxes et surtout de se voiler la face, de se cacher la vérité, est très juste.<br /> A la différence de toi il m'a fallu des annnées pour le comprendre, et j'ai perdu beaucoup de temps. Si tu en es déjà là, je te donne toutes les chances pour bien t'en sortir. Je regarde ta photo, tu es superbe, et si tu prenais quelques kilos de plus, mon dieu, tu serais vraiment extrêmement belle ! Penses-y, ça paraît futile mais pour la confiance en soi, dont on manque tant, quand on est ano, c'est pas mal, crois-moi ! Ce message ne se veut sûrement pas une leçon de morale, juste un témoignage d'amitié et de compréhension.<br /> Anne
M
(Je suis pareille. C'est bien de le dire, de dire l'ambivalance qui nous ronge, même si elle est impossible à comprendre; ce serait la sentir déjà.)
mon_combat_pour_vivre_libre:l'anorexie au delà des apparences
  • mon naufrage dans les affres d'une maladie d'une perversité absolue...mon combat pour en sortir... anorexie mentale, tu t'es incrustée insidieusement dans ma vie...ce cauchemar absolu...me réveillerai-je un jour sans toi...
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