c'est pour ton bien...
il y a des jours où à trop vouloir, je ne peux plus, je ne veux plus...il y a des jours où je voudrais tellement pouvoir mais je ne veux pas...il y a des jours où tout me semble vain...il y a des jours où l'nevie de tout lâcher devient tellement forte qu'elle en est oppressante...il y a des jours où je me mets à en vouloir à tout le monde, je me révolte contre tout, contre rien, contre moi...je n'ai pas su voir, je n'ai pas su dire, je n'ai pas su protéger et préserver la petite fille que j'ai été...elle m'en veut, je m'en veux...mais la petite fille, c'est moi sans doute ai-je tendance à trop vouloir le cacher, honteuse, humiliée...était-ce de ma faute, aurais-je pu savoir que même si c'était pour mon bien, elle n'avait pas tous les droits, et que même si c'était pour mon bien, je n'étais pas coupable de ne pas aller bien...peut-être aurait-elle dû voir avant, face à l'évidence, elle aurait dû voir que je n'étais pas bien...est-ce de ma faute si j'ai dû le cacher, taire l'indicible...est-ce de ma faute si je n'ai un jour pu trouver comme seule issue cette saleté de maladie pour tenter d'exprimer les maux de mon enfance, les mots...dire, mentir, taire, fuir, partir,...?je ne sais plus quelle est la meilleure des solutions, j'ai cru trouver une échappatoire dans mon rêve solitaire, une vie rêvée pour fuir une vie volée...jusqu'au jour où d'avoir voulu trop contenir, trop fuir, la réalité frappe dans un dernier sursaut et vient signifier l'indicible...ce que j'ai vécu est bien réel, non je n'ai pas déliré...la petite fille aux yeux tristes, c'est un peu moi, c'est tellement moi...je n'ai pas su la protéger...si je n'avais pas été elle sans doute aurais-je eu la force de trouver légitime de ne pas me soumettre...mais voilà, je suis coupable d'avoir été victime, c'est de ma faute, j'aurais dû voir, j'aurais du savoir que cette petite fille avait le droit d'être triste et surtout aurait du pouvoir le dire...si on le lui avait permis...aujourd'hui, le cauchemar enfantin ne cesse de se rejouer sans jamais aller jusqu'à la fin, arrêté soudainement dans un trop plein d'angoisses...mais c'était pour mon bien...je ne vais pas me plaindre...je serais bien ingrate...car c'était pour mon bien...à moins que pour son bien, puisqu'à travers moi, il n'y avait qu'elle...c'était pour son bien...oui sans doute...aujourd'hui, seule face à moi-même, je tente de consoler la petite fille qui n'a jamais senti le droit de vivre...je tente des percées dans le cauchemar famillial, rompre la chaîne des transmissions et non-transmissions, rompre le silence, dire ce que personne n'a jamais osé dire...et puis voir ce que je peux devenir...la petite fille était bien triste, la petite fille n'y était pour rien, elle ne pouvait pas savoir...