Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
mon_combat_pour_vivre_libre:l'anorexie au delà des apparences
mon_combat_pour_vivre_libre:l'anorexie au delà des apparences
Catégories
26 octobre 2008

anorexie cocon ou carcan ?...ou l'effet papillon...

interrogation issue d'un "cours de zoologie" il y a quelques jours avec mon médecin où tout partait de cette étrange être chenille et son concon...et à laquelle, je me risque aprés coup à une humble tentative de réponse...

souvent, les personnes anorexiques disent se réfugier dans la maladie comme dans un cocon sécurisant…mais n’est-ce pas là illusoire ?le cocon n’est-il pas avant tout dans la réalité un carcan…en fait, au départ, l’illusion marche à merveille…oui le cocon est bien sécurisant car la maladie semble nous apporter plus de bénéfices que de désavantages…et l’on se prête et prend vite au jeu…à tel point…que l’on croit dur comme fer que l’anorexie est la solution miracle à tous nos problèmes…c’est vrai après tout, avec l’anorexie, on plonge dan une certaine euphorie qui nous améne vite à prendre nos fantasmes pour la réalité…on croit tout maîtriser en maîtrisant son alimentation…c’est comme si l’univers se réduisait à un haricot vert…ça, ça va sans aucun problème, on gère…on maîtrise parfaitement, aucun imprévu, aucune mauvaise surprise, aucune déception…on est forte, on règne sur l’univers, on est reine du monde….oui mais…oui mais…un jour, on se réveille, un jour on prend conscience que notre univers est bien restreint, qu’il ne peut se réduire à ce fameux haricot vert que l’on dissèque en mille morceaux avant de l’avaler…notre univers finalement est un enclos autistique où l’on se croit protégée des autres…une infime parcelle de vie de survie en apnée, un univers tellement réduit que les autres n’y ont pas de place mais sans les autres, on existe pas…alors comment faire pour laisser entrer les autres dans notre univers pour qu’ils nous donnent vie sans se laisser menacer et envahir par ces autres…et si on les laisse entrer dans notre univers, ne serait-ce pas qu’on les rejoint plutôt dans leur univers, univers bien réel, cette fois…et que ce qu’on prenait pour l’univers n’est en fait qu’illusoire et bien plus un carcan qu’un cocon…alors quand cette idée pointe le bout de son nez, nous plonge dans le doute mais remarquez dans notre univers, on occupe toute la place, on veut toute la place alors que dans l’univers de la réalité, nous n’occupons qu’une toute petite place à côté des autres, toute petite place bien insatisfaisante pour la personne anorexique…or, de la place, il en faut bien pour tout le monde et comme la terre n’est encore pas extensible, il faut bien en laisser aux autres et c’est peut-être bien ça qui nous ennuie…nous ne pouvons nous satisfaire de si peu… ne pas être le centre de l’univers…ne pas avoir une place à la hauteur de nos immenses espérances démesurées, à la hauteur de notre idéalisme de perfection démesurée…d’où, notre désir caché, refoulé de prendre toute la place ( ?!) qui va de pair avec cette volonté de tout faire pour disparaître s’effacer en s’émaciant, en maigrissant à l’extrême…qui aboutit paradoxalement à attirer tous les regards et nous donner une place particulière tant aux yeux de nos proches qu’au regard de la société…tout le paradoxe est bien…ainsi si on ne peut prendre toute la place, on en vient à désirer prendre le moins de place possible…toute la place ou aucune place…comment se fait-il que dans l’esprit anorexique, il n’existe de juste milieu, de nuances, de possibilité de se satisfaire d’un tout incomplet… ?on en viendrait presque à penser que l’anorexie émanerait d’une incapacité à considérer les choses, les faits, les éléments, les événements, les personnes, etc avec leur incomplétude…et pourtant vivre, c’est bien ça : se satisfaire de ce que l’on a sans vouloir davantage, c’est même vital puisque c’est du manque que naît le besoin, le désir…la personne anorexique se désirerait-elle, se penserait-elle surhumaine ?…complexe d’infériorité ou de supériorité à la base de cette maladie ? manque de confiance et d’estime de soi ou excès ? ce sont des éléments qui m’interrogent face à cette maladie et pourtant bien qu’y étant moi-même confrontée, je ne parviens pas à trouver de réponse convaincante…or à se vouloir, se croire surhumaine, on finit par en devenir inhumaine…focalisée sur notre haricot vert, on se prend pour le nombril du monde, prête à tuer pour ne pas ingérer ce délicieux poison que représente à nos yeux les aliments…comment peut-on en arriver à cet extrémisme poussé à l’extrême ?je ne trouve toujours par de réponse à l’heure actuelle…bien entendu chaque situation reste unique, chaque patiente garde sa singularité : certaines témoignent d’un désir de prendre toute cette place, d’occuper le devant de la scéne, d’attirer tous les regards, d’autres font tout pour ne pas se faire remarquer, se cachent espérant qu’on les finira par les oublier, tentent désespérément de disparaître…or, on le sait bien les extrêmes se rejoignent…ces 2 attitudes seraient-elles issue d’une faille, d’une faiblesse semblable,  de la personnalité anorexique ? certainement…comment l’expliquer, je n’en ai pas la moindre idée…si ce n’est que les extrêmes ne sont pas si extrêmes que ça et qu’au final elles finissent toujours par se rejoindre…

mais de quoi avons nous peur enfin ?…de quitter l’anorexie et de perdre une illusoire immortalité, de quitter le cocon  pour devenir un papillon volant de ses propres ailes mais aussi fragile, éphémère, dont la vie ne tient qu’à un fil ?…mais si ce fil était celui de la vie, de la vraie vie, de la vie et du bonheur, de la vie et du partage avec l’autre, les autres…si ce fil était celui du funambule équilibriste, ne serait-ce pas bien plus valeureux de l’emprunter, de tenter un numéro sans filet, que de rester sur le chemin tout tracé de l’anorexie, sans aucune surprise ni aucun imprévu certes, mais tellement stérile et illusoire : une vie sans vie, un univers sans personne, une bulle sans air, un cocon sans sécurité, un cocon qui précipite lentement mais sûrement vers une mort certaine, un cocon bien plus carcan et prison que protecteur…et le pire, c’est qu’on le sait pertinemment mais que stupidement on s’obstine à croire à cette illusion, en se disant qu’il sera toujours temps demain d’y repenser…oui, mais peut-on, dans de telles conditions, avoir la certitude que demain lui sera toujours là… ?alors comment oser prendre ce risque : rejoindre le monde des vivants au lieu de s’accrocher à notre cocon-carcan…pour ma part, j’ai beau le vouloir, je ne suis pas certaine de le pouvoir…d’avoir suffisamment de volonté pour y parvenir…ce qui est, à mon humble avis, encore pire…car je sais maintenant, je suis intimement persuadée que le cocon n’existe pas, qu’il n’est qu’illusion de sécurité, qu’il n’est qu’illusoirement protecteur, qu’il est réellement périlleux, qu’il est réellement menaçant, qu’il est réellement vide de vie, vide de sens…et pourtant, je m’y accroche encore bien trop, comme je m’accroche à tous ces symptômes que paradoxalement je voudrais tant lâcher pour justement accéder à cette vraie vie…actuellement bien plus que de rejoindre la vie, c’est de rester cloisonnée dans mon cocon-carcan, dans les symptômes anorexiques qui me fait terrifie…et si le piége s’était refermé sur moi-même à jamais… ?si je doute, ainsi, c’est bien parce que j’ai le sentiment d’encore trop me soumettre à la loi anorexique, d’encore trop céder à la tentation du rien par peur du trop, du tout (ou du pas assez ?!)qu’y-a-t-il donc de si terrifiant dans ce corps que je détruis et que je refuse de laisser vivre, de laisser s’exprimer…sans avoir pour prétention de devenir un magnifique papillon, j’aimerais pourtant quitter cette larve de chenille…faut-il pour ça m’affronter au vide passager, transitoire pour quelques temps me perdre et sombrer dans ce  fameux no man’s land…me perdre le temps de me trouver de me construire une véritable identité qui m’appartienne réellement : une identité qui ne soit ni forgée par l’image maternelle, une identité qui ne soit ni celle de l’anorexie…cette identité anorexique qui me colle à la peau, qui me colle au corps car à un moment donné, la figure maternelle devenait tellement menaçante, tellement envahissante, tellement dévorante qu’il m’a fallu pour survivre me trouver une identité qui m’appartienne, que je maîtrise enfin, qui me donne le sentiment d’être, d’exister mais qui je le conçois aujourd’hui n’était qu’illusoire et si elle m’appartenait rien qu’à moi, par ses caractéristiques et dans mon histoire, satisfaisait malgré tout le désir maternel…alors oui qu’est-ce qui m’empêche aujourd’hui d’en sortir, qu’est-ce qui me retient aux chaînes anorexiques maintenant que tout me semble aussi clair ?…la peur de l’inconnu, la peur d’être une parmi d’autres, la peur d’avoir à accepter mes limites et celle de la vie, la peur de découvrir qui je suis, la peur de découvrir le papillon que je pourrais être…et s’il n’était pas aussi parfait que mon idéal…?c’est peut-être ainsi qu’il serait parfait…le problème n’est pas d’atteindre la perfection mais bel et bien de se satisfaire de l’imperfection, de la nuance, de la limite, d’être humaine, de n’être ni tout ni rien mais juste raphaéle avec ses failles, ses faiblesses et ses ressources…sans ses resource®( !!)…d’être juste cette étrange inconnue pourtant si familière…pourquoi alors pourquoi je ne semble pas y parvenir…et enfin pouvoir quitter le cocon, et voler de ses propres ailes, elles, voler en toute liberté sans voler pour autant la place de l’autre…si seulement, si seulement…

                                                                                                      

                                                                    images

Publicité
Commentaires
L
Tu vas les avoir un jour (ces ailes), tu vas l'avoir cette maladie. Ne perds pas confiance : tu le veux et tu le pourras. <br /> Tu as tout en toi, toutes les qualités qui font que sans la maladie, tu seras tjs et encore plus une fille géniale, exceptionnelle. N'aies pas peur de l'inconnu (mais je comprends). Tu ne perds rien d'essayer, et je suis sûre que tu seras un magnifique papillon (aussi bien intérieurement qu'extérieurement). <br /> Tu sais, lors de ma dernière consult avec Rigaud, il m'a justement fait ce "cours de zoologie" ... comme quoi !! Je pense que là, tu es "cocon", et pas une vilaine chenille, et qu'avec tes avancées psychologiques, tu deviendras peut être plus vite que tu ne le crois "papillon". <br /> Je t'embrasse tendrement. <br /> Lucie
M
Tu écrit trop trop bien, c'est superbe cet écrit, <br /> a quand un book de ton blog tu as de bo talent . <br /> Tu avances et c'est vraiment super, continue. <br /> envole toi, tu vas le faire<br /> <br /> KISSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSS<br /> <br /> MARIE AURORE
A
Malgré tes peurs, tu avances jour après jour. Tu prends conscience des choses, et cela constitue déjà un grand pas en avant.<br /> Prends le temps de te sentir prête et en sécurité et puis tu pourras te lancer dans ce que tu appelles ta "nouvelle" vie.<br /> Ici, tout le monde sait que tu en es capable, que tu as la force en toi pour déplacer ces montagnes.<br /> Aies confiance<br /> <br /> Aurélie
A
Continue Raphaëlle, même si c'est dur et que tu as peur de ne pas y arriver. Tes avancées psychologiques ne vont pas se répercuter si vite que cela dans tes actes, mais au fur et à mesure, petit à petit, tu verras, des petits mieux arriveront... Peut-être même ne t'en rendras tu pas compte. Allez, courage miss.<br /> Je t'embrasse.<br /> Alice
F
..voles, petit papillon, voles...<br /> <br /> Tes ecrits semblent être une trés bonne thérapie. Tu avances à grands pas, chère Raphaele<br /> Coco et moi sommes fiers de toi<br /> <br /> En espérant te revoir trés bientot
mon_combat_pour_vivre_libre:l'anorexie au delà des apparences
  • mon naufrage dans les affres d'une maladie d'une perversité absolue...mon combat pour en sortir... anorexie mentale, tu t'es incrustée insidieusement dans ma vie...ce cauchemar absolu...me réveillerai-je un jour sans toi...
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Publicité
Derniers commentaires
Archives
Publicité