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mon_combat_pour_vivre_libre:l'anorexie au delà des apparences
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8 septembre 2008

en revanche, on choisit ses amis...

…oui d’une certaine façon, on les choisit mais ça n’empêche qu’on n’en subisse pas pour autant la tyrannie de ces soi-disant amis pour ne pas dire amies…j’en sais quelque chose pour l’avoir vécu…enfant, je n’avais pas beaucoup d’amis : une seule amie avec qui je passais tout mon temps, je me souviens encore du jour où on nous a séparées car elle étant de 77 entrait en classe supérieure qui se situait dans un autre bâtiment…c’était vraiment le déchirement, toutes les deux étions en larmes, ce souvenir me fait toujours sourire…et puis, nos parents ont déménagé dans des villages différents, pas très loin…nous pouvions donc nous voir mais au fil du temps, je sentais qu’on évoluait sur des chemins différents, on s’était pourtant promis de se retrouver en seconde car nous serions à nouveau dans la même lycée…j’attendais impatiemment ce moment, mais la chute fut dure quand je me suis rendu compte le moment venu qu’elle avait fait sa vie et que je n’en faisait pas partie…en attendant, en primaire, je fuyais plutôt les autres, je ne supportais pas de lire ce dégoût dans leur yeux, quand il fallait me donner la main, ma peau repoussait mais je les comprenais, j’étais couverte d’eczéma y compris les mains et le visage…mais il ne fallait surtout pas que ma mère soit au courant, donc je m’inventais des tas d’amis dont beaucoup étaient imaginaires…elle y a cru…une de mes amies réelles habitait tout prés de chez moi, mais le terme d’ami ne prenait pas tout son sens au vu de tout ce qui pouvait se passer quand nous étions en vacances et sur lequel je préfère ne pas revenir…des histoires de gamins, sans importance sauf pour ma sensibilité accrue…ensuite je suis entrée au collège, là mes souvenirs sont bien précis et j’ai vraiment vécu les années collège et lycée comme un enfer…je n’avais pas vraiment d’amis, mais je faisais toujours pour faire partie du cercle des filles les plus appréciées, ça me donnait un peu le sentiment de l’être aussi, belle illusion et à quel prix…je m’écrasais, donnais sans compter, pour récolter un tout petit peu d’attention et surtout pouvoir être vue avec elles…je n’ai pourtant pas échappé aux moqueries, aux  insultes : l’un me crachait dessus dans le bus, l’autre m’appelait l’ordinateur, un autre encore me surnommait la petite vieille du fait de ma peau toujours eczémateuse pleine de boutons et toute ridée…c’est là où j’ai vraiment commencé à ne plus supporter d’aller à l’école, je trouvais des tas d’excuses pour rester à la maison : nuit blanche, maladie imaginaire,… ma mère râlait souvent, mais je finissais toujours par obtenir quelques jours de sursis à la maison, le seul endroit où je me sentais en sécurité même si j’étais seule mais au moins je ne subissais pas les moqueries, les plaisanteries de ses fameuses amies…mais l’essentiel était que ma mère pense qu’elles étaient mes amies…surtout ne pas la décevoir en lui révélant la réalité, mais ces pauses à la maison étaient vitales pour moi, je me sentais tellement humiliée…il fallait que je puisse reprendre un peu mon souffle, les vraies vacances ne suffisaient pas à cela…le lycée, ce n’était pas vraiment mieux : toujours ces mêmes soi-disant amies que j’avais depuis la 4eme…la désillusion face à cette amie que j’espérais tant retrouver…et à nouveau, ce besoin de rester à la maison pour me préserver, reprendre mon souffle, supporter à nouveau l’humiliation…je crois que je n’ai toujours pas accepté ce qu’il a pu se passer à ce moment-là…j’avis droit à des surnoms les plus stupides les uns que les autres, et cette phrase prononcée par l’une d’elles en voyant une vache dans un pré : mais raphaéle qu’est-ce que tu fais là ?…c’est gravé dans mon esprit, c’est toujours plus que présent notamment quand je mange ou prends du poids…mais voilà, plus elles étaient moqueuses avec moi- pour ne pas dire méchantes- plus je m’humiliais à gagner leur estime…jusqu’au jour, où elles n’ont rien trouvé de mieux que de me faire croire qu’un garçon du groupe était amoureux de moi, et moi pauvre idiote, je n’ai rien trouvé de mieux que vouloir y croire…j’avais un tel besoin de me sentir aimée, de me sentir normale, de me sentir comme les autres que j’ai cru à cette histoire montée de toutes pièces pendant un an…et pourtant, j’aurais pu avoir des moments de lucidité et me rendre compte de la réalité mais non je me suis enfoncée jusqu’au bout dans cette histoire qui devaient bien les faire rire dans mon dos…et puis un jour, ce jeune homme en a eu assez et m’a révélé qu’on lui avait demandé de me faire croire qu’il était attiré par moi…on, c’est-à-dire celles que je disais mes amies…je leur en ai voulu bien entendu, mais c’est surtout à moi que j’en voulais…comment avais-je pu croire qu’on pouvait m’aimer ?….j’avais tellement honte…je me souviens encore de ce soir-là comme si c’était hier : et pour cause, un an auparavant, jour pour jour, j’apprenais le suicide du fils d’un des meilleurs amis/collègues de mon père….suicide dont je me suis longtemps culpabilisée, je l’ai déjà évoqué…deux situations bien différentes mais qui faisaient émerger en moi le même sentiment de culpabilité, de honte…mais de quoi donc étais-je coupable dans un cas comme dans l’autre ?!…enfin je me souviens très bien de ce jour, c’est là que j’ai compris que je ne serais jamais comme les autres, qu’on ne pouvait pas m’aimer, qu’on ne m’aimerait jamais…il y a des gens comme ça, ils ne sont pas faits pour être aimés…et puis, tout de suite, le réflexe, il ne faut pas que ça se sache, il ne faut pas qu’elle le sache…je ne sais quelle excuse j’ai pu trouver pour ne pas aller au lycée les jours suivants…je me sentais tellement honteuse, je n’avais pas le courage d’affronter le regard de mes amies…comble du comble…c’était moi qui me sentais coupable…elles…je ne l’ai jamais vraiment su, elles ont feint l’ignorance à mon retour, pas un mot, pas un mot d’excuse…rien…et moi, j’avais tellement honte que j’aurais voulu disparaître…ne plus exister, ne jamais avoir existé…c’est à ce moment que j’ai commencé à présenter des idées suicidaires explicites mais le souvenir de Fabien m’en a toujours empêché…par respect pour sa vie…alors l’anorexie a sans doute été le seul moyen que j’ai trouvé pour tenter de disparaître…je ne dis pas que cet événement a été la cause de mon anorexie car je reste persuadée que l’anorexie était déjà bien présente en moi au vu de mon passé et ma relation à la nourriture mais ça a sans doute été un des éléments déclencheur…car c’est là où je me suis dit que je n’avais vraiment rien pour moi ni à l’extérieur, ni à l’intérieur…alors si j’étais un peu plus présentable en perdant du poids…dernier souvenir d’avoir eu cette pensée-là…ensuite tout est allé très vite, et je ne sais pas vraiment comment…mais là à nouveau coup de poignard, ces fameuses amies, elles disparaissent, elles m’ignorent, n’ont aucun mot face à ma situation, non elles continuent à vivre en toute innocence leur vie d’ado…ça fait mal, très mal…encore aujourd’hui…je n’ai que très peu de nouvelles d’elles, je sais qu’elles sont toutes mariées avec des enfants, elles ont un emploi, une maison…voilà, toute la différence avec ma vie…je ne peux pas dire que je ne leur en veux pas…ce n’est pas vrai, j’ai longtemps espéré un geste, un mot de leur part, un regard aimable…mais rien…jamais rien d’autre que des yeux qui se baissent au détour d’un coin de rue…ça fait mal, très mal…alors oui on choisit ses amis mais même ça je n’ai pas été capable de le faire jusqu’à maintenant…enfin aujourd’hui, les choses ont changé, et je suis fière d’avoir les ami(e)s que j’ai, certes, ils ne sont pas très nombreux mais je sais que la qualité importe bien plus que la quantité et à ce niveau-là, je reconnais sans peine que je suis servie comme qui dirait sur un plateau…je ne citerai personne, elles, ils se reconnaîtront…alors voilà aujourd’hui, j’ai des vrais amis sur lesquels je peux vraiment compter…et qui peuvent compter sur moi, j’espère qu’ils en ont conscience, je le pense…et ils pourront doublement compter sur moi quand cette s…de maladie aura disparu de ma vie…c’est certain…

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Commentaires
A
Toutes mes excuses pour les quelques fautes d'orthographe, ça m'apprendra à ne pas relire avant d'envoyer...
A
Idem pour l'eczéma, les surnom, le sentiment d'être mal aimée même si ma réalité était sans aucun doute beaucoup moins noire que la tienne.<br /> Mais tu n'es plus une enfant et sur les photos, tu es loin d'être repoussante malgré l'anorexie. Comme tu le dis si bien à la fin, aujourd'hui,tu as de vraies amies, des personnes qui tiennent à toi.<br /> On a parfois le sentiment d'avoir vécu plusieurs vies. Les Raphaële du primaire, du lycée et celle que tu es aujourd'hui sont sans doute très différentes. Il faut commencer quelque chose de nouveau, trouver comment te libérer de tes démons et vivre enfin ta vie d'adulte.<br /> Le fait de tout mettre par écrit peut sans doute t'aider à faire une croix sur les mauvais moments passés. Mais ensuite, tourne toi vers les jolies choses que tu as vécues; il y en a, je n'en doute pas. Il faut apprendre à penser positif, se dire qu'il y a pire que toi, que les choses auraient pu se passer encore plus mal, que tu as tiré des enseignements de ce qui t'es arrivé, que malgré tout, c'est ce qui t'a construite (or aujourd'hui, tu vaux le coup ! ;) )<br /> Facile à dire, je sais...<br /> Bon courage, je pense à toi.<br /> Audrey
A
Hello Raphaële,<br /> Moi aussi j'ai vécu des moments difficiles au collège. On en avait parlé et je crois que ça avait pas mal contribué au fait qu'on se comprenne... On reprend confiance au fur et à mesure en rencontrant de vraies amies, de vrais amis.<br /> Et des amis, tu en as maintenant, sois en sûre. Ces amis, elles veulent vraiment que tu continues ton chemin vers la guérison. Les moments durs à surmonter, le passé à ressasser, c'est dur mais ils sont là pour t'aider à les surpasser et à ne pas baisser les bras. <br /> Je t'embrasse.<br /> Alice
A
Cette histoire ressemble tellement à la mienne (eczéma, brimades, humiliations à l'école, perte d'identité et mal de vivre). A force de subir le pire, on en vient en ne plus croire ni en soi ni en son avenir.<br /> <br /> Mais ensuite, quand la maladie s'en va et qu'on rencontre des personnes qui ont en eux une vraie humanité, on vit mieux avec. Certes ça ne s'efface pas, ça reste là, dans un petit coin de nous. <br /> <br /> Quelle satisfaction plus tard de se rendre compte qu'on peut faire quelque chose de sa vie !!<br /> <br /> Tu es quelqu'un de bien et tu as le droit de vivre au mieux, d'avoir des amis, même peu, car le nombre de vrais amis se compte souvent sur les doigts de la main. Répète toi ça chaque jour.<br /> <br /> Bisous<br /> <br /> Aurélie
mon_combat_pour_vivre_libre:l'anorexie au delà des apparences
  • mon naufrage dans les affres d'une maladie d'une perversité absolue...mon combat pour en sortir... anorexie mentale, tu t'es incrustée insidieusement dans ma vie...ce cauchemar absolu...me réveillerai-je un jour sans toi...
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