au dessus des nuages, le soleil?!....
Bien que j’ai encore du mal à digérer ce qui s’est passé avec ma mère, ses mots, ses attitudes, une certaine prise de conscience sur sa, sur la réalité, je sens malgré tout une ouverture : quelque chose d’encore indescriptible est en train de prendre forme, de naître, et si c’était moi, tout simplement…mais qu’est-ce que c’est déstabilisant de prendre conscience que pendant 32ans, vous avez vécu dans une illusion, dans une construction de l’esprit tellement bien façonnée que vous ne pouviez que croire qu’il s’agissait de la réalité…je n’ai pas envie de cracher un quelconque venin sur le dos de ma mère, non vraiment pas, mais juste exprimer ce que je peux ressentir à l’heure actuelle…j’ai l’impression de découvrir ma mère avec un visage nouveau, un visage que j’ai toujours refusé de lui donner jusqu’à maintenant aveuglée par une sorte de manipulation plus ou moins consciente/inconsciente de la part de ma mère…ce qu’elle a toujours refusé d’admettre explicitement mais les mots sont bien trop manipulables, l’implicite -à travers les gestes, les regards, les non dits-non mais pensés tellement si forts- lui parle plus que tout et c’est comme s’il m’avait fallu 32 ans, pour le comprendre, le réaliser, le voir, l’accepter…oui je crois que qu’aujourd’hui, j’ouvre les yeux et me prends une claque incommensurable…je ne crois pas pouvoir en vouloir à ma mère, je pense qu’elle a des antécédents qui expliquent tout ça, en revanche, ça n’excuse pas certains de ses agissements et surtout son dégagement de toutes responsabilités de ses actes et paroles…c’est facile de bénéficier d’une situation, d’en profiter en s’en plaignant, en se disant non-matérialiste,…elle qui quand je vais mal me répond toujours mais qu’est-ce que tu fais pour que ça change, si tu ne changes pas c’est que ça te convient, elle qui ose me dire ça, alors qu’elle se plaint d’avoir subi son mariage, son couple avec mon père, pendant prés d’une trentaine d’années…mais elle se trouvait toutes les excuses du monde, et comme si ça ne suffisait pas, je lui en trouvais également…mon père a sans doute sa part de responsabilités mais elle l’a tout autant, voire plus ? je ne sais pas se sont des choses qui ne se mesurent pas et pour lesquelles je ne suis pas en mesure de prendre parti…c’est leur couple, et même si j’en ai subi les conséquences, je n’ai pas à m’en mêler, je le sais mais dans ce cas, qu’on ne m’y mêle pas non plus…
Oui, c’est extrêmement déroutant de prendre réellement conscience que pendant 32ans, on a eu tout faux, que pendant 32ans, on a cru dur comme fer en certaines choses et qu’on a construit une espèce de vie en fonction que ça …et aujourd’hui tout s’écroule…mais il faut reconstruire/construire rapidement quelque chose qui cette fois ressemble réellement à une vie…il me faut maintenant construire une vie, ma vie avec une identité, mon identité qui me soient propres…hors actuellement, je suis en quête absolue de repères…répares que je n’ai jamais eu au départ, repères qui se veulent pourtant constructeurs, sécurisants et fondamentaux…les quelques miens sont tellement déformés, irréalistes, en conflit entre l’opinion de ma mère, les expressions de la maladie et la -sans doute plus proche- vérité que représentent mon médecin et son épouse…il va falloir du temps mais ce temps me semble tellement compté maintenant, je veux sans doute brûler les étapes, un comme s’il s’agissait de construire une maison sans vouloir passer par la laborieuse étapes de la construction des fondations…c’est normal que dans ces conditions, tout ce que j’entreprends finit inexorablement par s’écrouler…mais voilà, malgré le chaos actuel, le temps qui semble complètement inadapté, inversé, chamboulé malgré le vide et les doutes qui m’envahissent provoquant en moi des angoisses infinies, je vois au loin une lueur d’espoir qui pourrait se traduire par la découverte d’une sœur à laquelle on peut se confier, une relation avec un père encore perturbée mais qui évolue, un oncle, une tante et un cousin dont je ne savais rien jusqu’à maintenant, et surtout la présence et le soutien de ma belle-mère, une femme extraordinaire que j’apprécie chaque jour qui passe toujours plus mais aussi le soutien de mes ami(e)s, de mon médecin et sa femme…voilà tout ce qui compose cet espoir plus palpable que jamais il ne l'a été jusqu’à maintenant…