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mon_combat_pour_vivre_libre:l'anorexie au delà des apparences
mon_combat_pour_vivre_libre:l'anorexie au delà des apparences
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14 avril 2009

tu seras un homme ma fille...

Tu seras un homme ma fille…
ainsi peut se résumer ce paradoxe familial. Au-delà des mots, au-delà
des mots-chocs, c’est une bien sordide histoire qui se répète là dans la
filiation maternelle :  aujourd’hui je me rends compte à quel point les chaînes
se sont verrouillées du côté maternel. Et, c'est toute la
lignée qui obéit à cette "loi du talion" : déifier, encenser son ou ses
fils, les hommes tout en diabolisant et méprisant son mari. Femmes angoissées
angoissantes qui pour masquer leur fragilité, leur faiblesse, agitées par un
fantasme certain de toute-puissance, d’omnipotence n’ont eu d’autre solution que
de prendre toutes les places, d’endosser tous les rôles : d’être "tout" pour
pallier leur incomplétude. Paradoxalement, c’est bien un homme, mon oncle qui
illustre à lui seul tout ce que se joue dans cette histoire : fils défié,
admiré, mari et père, méprisé, humilié, écrasé. Personne n’y a échappé : moi y
compris : je prends conscience actuellement que j’ai reproduit ce schéma avec
mon filleul et ma nièce. Mais voilà, il faut bien un jour que quelqu’un rompe
cette chaîne, alors j’ose prendre ce risque et me donner les moyens d’y
parvenir…C’est drôle…cette impression
de danger si j’avais eu moi-même un enfant, c’est bien pour ça que je n’en ai
jamais voulu et je comprends de quel danger il peut s’agir : risquer de mettre
au monde un garçon et reproduire la chaîne transgénérationnelle qui m’a tant
fait souffrir en ne me donnant pas la possibilité de m’identifier à l’un ou
l’autre des deux sexes. Les hommes sont admirés tout autant qu’ils sont
jalousés. Et ces femmes n’ont comme seul moyen pour vivre que de les écraser et
prendre leur rôle et attribut. Comment peut-on s’identifier à ces femmes-hommes
quand on devait naître petit frère et qu’on se prénomme raphaéle, d’une écriture
ni féminine ni masculine. D’aussi loin que je remonte dans mes souvenirs, j’ai
toujours eu cette étrange sensation, ce sentiment de menace à appartenir à l’un
ou l’autre des sexes : j’ai toujours cherché à réparer la peine de ma mère en me
comportant comme un garçon : jeux de garçon, sport, cheveux courts, pantalons et
vêtements de garçon, à tel point qu’on me disait bonjour jeune homme dans la
rue…et puis adolescente, quand j’ai commencé à avoir de la poitrine, j’ai trouvé
pour seul stratagème d’empiler des tee-shirts les uns sur les autres, en les
maintenant avec du scotch dans le but d’effacer ces formes naissantes. D’autre
part, j’étais plutôt forte, carrée et d’allure pas très féminine. Mais ça
n’était pas sans risque car ainsi je risquais de ressembler à un homme, à mon
père et de me faire rejeter par ma mère, de me faire bouffer, de me faire
écraser. Les paroles de camarades de quatrième résonnent encore dans mon esprit
honteusement : "raphaéle c’est pas une fille, c’est pas un mec, c’est pas
humain…"ça fait toujours aussi mal aujourd’hui, et ça fait tellement écho à ce
que je ressentais de mon identité. Oui c’est bien ce sens que l’anorexie vient
me faire perdre toute forme féminine-formes féminines qui à travers l’impression
de  vulgarité que j’en éprouve me donne le sentiment d’être déféminisée,
masculinisée. L’anorexie vient non seulement me donner une identité à part, ni
homme ni femme, asexuée. Et reprendre du poids devient alors un exercice
périlleux car je me rapproche de l’image maternelle en reprenant des formes :
une mère pas très féminine, qui prend le statut de l’homme, du père, du mari.

Non décidément je ne veux pas ressembler  ça…                                                                                                                                                          

c'est dur aujourd'hui de prendre conscience de la réalité, dur de réaliser combien j'ai pu être humiliée, et combien j'ai honte de m'être laissée humilier...et puis cette bombe à retardement qui m'a explosée en pleine face, il y a quelques jours, des paroles qui font mal et que je ne peux retranscrire ici...peur de blesser, peur de révéler ce lourd secret, peur de faire du mal, peur des réactions, peur de ces personnes qui pourraient me lire, peur de cette histoire bien sordide...jusqu'où ira-t-elle, jusqu'où la laisserai-je m'écraser?comment lui faire comprendre, comment me faire entendre...j'ai honte de la violence que je peux ressentir à son égard, et si j'étais face à elle comment pourrais-je réagir, comment faire avec sans faire comme, sans faire pire, sans faire mal...je le sais je ne la changerai pas mais arrêtera-t-elle un jour de m'atteindre, de me détruire, de saboter chacune de mes avancées...qu'elle soit là ou qu'elle n'y soit pas, elle me fait mal, elle me nuit...à trop vouloir la croire, elle m'a anéanti...et je lui trouve encore mille excuses, oui elle a toujours pensé bien faire...mais comment peut-elle prétendre avoir bien fait quand elle voit dans quel état je suis aujourd'hui...émiettée humiliée, écrasée, brisée, elle a fait de moi un corps sans âme que je rejette malgré moi...je voudrais y trouver un sens, je voudrais rompre l'hisoire infernale, rompre le silence...mais je ne peux pas car ça ne changerait rien, elle ne changera pas, alors je continue à me taire car dire ne servira jamais qu'à faire du mal...toute cette histoire est tellement hallucinante que personne ne pourra y croire...même pas moi, encore et toujours j'en doute, je doute jusqu'à ne plus me sentir humaine si j'ai pu l'être un jour...ça fait mal, mais c'est sans doute pour mon bien...

                                                                                                                                                                                               dîtes-moi qu'un jour, ça s'arrêtera,                                                                                                                                                                             dîtes-moi qu'un jour je serai vivante...                                                                                                                                                                       dîtes-moi qu'un jour, je serai humaine...                                                                                                                                                                    dîtes-moi qu'un jour, je serai une fille...                                                                                                                                                                     dîtes-moi qu'un jour je serai une femme...

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Commentaires
E
Simplement merci en lisant les mots d'un papa ...
R
Ma Raphaèle,<br /> <br /> <br /> <br /> Je viens de récupérer INTERNET et j'ai pris connaissance de ton blog.<br /> <br /> Je ne me sens pas encore assez fort pour t'y mettre un commentaire mais je crois et je sais que le moment est venu de te dire simplement, tout simplement:<br /> <br /> TU ES UNE FEMME MA FILLE!<br /> <br /> Oui Raphaèle, c'est paré de ce beau titre de papa et face à MA fille que je retrouve que je veux te dire combien tu dois vivre pour toi, vraiment pour toi et avant tout pour toi.<br /> <br /> Je puis te dire que ce chemin que maintenant nous parcourons ensemble est un chemin magnifique pour moi.<br /> <br /> Oui, j'ai conscience que cela je le dois, nous le devons toi et moi à Gene qui est la chance de ma vie et que tu as paré du nom de belle mère.....le mot belle prenant tout son importance, pour toi je le sais mais pour moi aussi.<br /> <br /> Pour tenter de répondre à une autre de tes réaction de ce jour, ou, Ma Raphaèle tu as le droit de t'exprimer et de dire tout haut ce que tu penses, ce que tu ressens....<br /> <br /> L'important, Ma Raphaèle, c'est que tu chemines sur une route qui te conduise non pas vers un bonheur idéal mais vers un ciel qui se fait de plus en plus clair et que le soleil brille pour toi, et que ce soleil t'éclaire et qu'il nous éclaire nous aussi, ceux que tu reconnais comme TA FAMILLE.<br /> <br /> Raphaèle, comme le dit si bien ta soeur, il faut que tu saches que nous aussi, Gene et moi on t'aime très très fort.<br /> <br /> Voilà, Ma Raphaèle ce que je voulais te dire peut-être un peu maladroitement mais avec une réelle sincérité.<br /> <br /> Voilà, ce petit message tu peux si tu le souhaite le mettre sur ton blog !<br /> <br /> Je te fais de grosses bises ma Raphaèle.<br /> <br /> A bientôt,<br /> <br /> <br /> Papa
L
Là, tu as de belles paroles de ta soeur, très réconfortantes. Ne baisses pas les bras en effet ... et sois déjà fière des avancées que tu as faite. <br /> Affectueusement
F
S'il te plait, ma petite soeur, ne te laisse pas sombrer dans ces idées sombres à cause d'elle, si elle raconte ces/ses histoires, c'est bien parce qu'elles sont les siennes, parce qu'elle cherche à trouver ailleurs qu'en elle des raisons à tout ça, parce qu'elle a toujours refusé de laisser le temps passer et lui enlever je ne sais quoi, ce qui lui fait peur... Ses délires sont les siens, ne les fais pas devenir tiens, tu n'y es pour rien, ne te sens coupable de rien, je sais c'est facile à dire, mais occupe-toi juste de toi, si un jour tu te sens l'envie de lui dire en face tout ce que tu couche sur "papier", tu le feras... Pour le moment, pense à toi, beaucoup, à nous tous qui t'aimont pour toi et rien que pour toi, un tout petit peu... tu es humaine, sois en sûre, et surtout n'oublie jamais combien je suis fière de toi, de ton courage et de ta volonté de ta battre... tu vas y arriver, tu es vraiment sur la voie, ne recule pas pour/à cause d'elle... <br /> Je t'aime très fort<br /> <br /> Frede
L
Courages Raphaèle, ne perds pas espoir. <br /> Tu te rends vraiment compte de tout ce qu'il s'est passé, de tout ce qu'il se passe. Certes, tu ne pourras jamais oublier mais il faut vivre avec/sans (très facile à dire je sais). <br /> Je comprends tes ressentis par rapport à elle, mais ne la laisses pas te détruire encore et encore ... je pense qu'elle t'en a assez fait. Je ne sais pas ce qu'il s'est passé à nouveau il y a qqs jours mais je ne veux pas que ça remette en question tout le chemin parcouru jusqu'ici : tu as droit au bonheur, sans devoir quoique ce soit à quiconque. Ne te laisses plus humiliée, bats-toi. Tu dois VIVRE. Fais-le pour toi et tous ceux qui t'entourent et qui ne veulent que ton bien. <br /> Et je te le dis : un jour, tu seras une "FEMME" (entre guillemets car tu l'es déjà mais tu seras celle qui te conviendra), tu seras VIVANTE, tout s'arrêtera pour commencer quelque chose de merveilleux. <br /> Tu es humaine Raphaèle, n'en doutes pas ... et cette FEMME, cette "Raphaèle" (qui pour toi n'est ni féminin ni masculin) est vraiment sur la bonne voie. <br /> Tu sais, je t'avais déjà dit cette chose : si mon beau-frère ne s'était pas appelé Raphaël, j'aurais appelé MA FILLE (si j'ai une fille) ainsi ... comme quoi ... et Hervé est comme moi : il préfère ce prénom pour une fille, une FEMME ... <br /> Continues Raphaèle ... poursuis ton chemin. <br /> Je t'embrasse tendrement.
mon_combat_pour_vivre_libre:l'anorexie au delà des apparences
  • mon naufrage dans les affres d'une maladie d'une perversité absolue...mon combat pour en sortir... anorexie mentale, tu t'es incrustée insidieusement dans ma vie...ce cauchemar absolu...me réveillerai-je un jour sans toi...
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