elle est enfin là:j'ai trouvé une soeur, ma soeur...
...et j'existe pour elle...
dans cette famille où le mot communication semble inconnu, dans ma famille…et pourtant, hier, le dialogue s’est enfin ouvert et j’ai trouvé face à moi une sœur, ma sœur…cette sœur à qui ma mère a répété qu’elle était mon père, cette sœur dont ma mère me répétait que j’étais né pour elle : j’ai fait un petit frère à ta sœur…cette mère qui a voulu évincé mon père, a également réussi à nous éloigner ma sœur et moi…combien de fois m’a-t-elle répété : ta sœur et comme ton père, toi tu es comme moi, on peut pas s’entendre avec eux…et moi qui acquiesçait, ne sachant que dire, que penser, terrorisée à l’idée de perdre ma mère…mais qu’aurait-il pu m’arriver de pire que de maintenir cette relation avec ma mère ? hier ma sœur qui m’a toujours paru si lointaine, si distante, si inaccessible, cette sœur à qui je croyais faire peur, cette sœur dont j’ai souvent pensé ne pas être aimée, cette sœur que je croyais ne jamais pouvoir avoir…cette sœur hier est devenue ma sœur…pardonne-moi pour tout le mal que j’ai pu faire, dire…pardonne d’avoir prétendu que tu n’en avais rien à faire de moi, que tu ne pensais jamais à moi, que tu ne m’aimais, que tu me considérais comme une étrangère, que tu m’avais abandonnée quand tu es partie de la maison, me laissant seule avec eux deux, notre père et notre mère…pardonne-moi pour toutes ces choses que j’ai honte d’avoir dites pour me trouver des prétextes, des raisons à cette maladie, toutes choses que j’ai honte d’avoir dites pour faire plaisir à notre mère…tu me dis que j’étais sous son pouvoir et que je n’y pouvais rien, que je n’ai pas à m’excuser mais je suis désolée mon attitude envers toi est scandaleuse, j’en ai honte et j’espère qu’un jour j’en serai pardonnée…toi, tu me demandes des excuses pour certaines choses que j’ai complètement oubliées, non je ne souviens pas de tout ce que tu m’as dit hier…je me souviens juste qu’enfant, j’avais une admiration sans borne pour toi, ce qui t’énervait toujours, je faisais tout comme toi, et ça t’agaçait au plus haut point…et puis il y a eu ce jour où tu dis avoir fui la maison, ce jour où j’ai cru que tu m’abandonnais aux griffes des parents qui se déchiraient…seule entre eux deux…mais je sais que tu las fait pour te préserver et c’est toi qui as eu raison, je ne t’en veux plus, au contraire, je comprends tout à fait que tu ais fui, cet instinct de survie que je n’ai pas eu…tu as eu raison de partir, j’ai eu tort de penser que tu m’abandonnais et me laissais la responsabilité de rendre heureuse notre mère…je crois qu’hier nous nous sommes rendues compte que si elle avait détruit l’image de notre père et parasité notre relation à lui, elle a aussi insidieusement nui à notre relation…non tu n’es pas mon père, mon père je le retrouve ces derniers temps en même temps que je prends de la distance avec notre mère…et oui tu es bien ma sœur, ma sœur que j’aime même si je ne sais pas le dire, car dans notre famille on ne dit pas ces choses-là…comme je te l’ai dit hier, tu m’as fait le plus beau cadeau du monde : ta confiance en me désignant marraine de ce petit ange…ce petit ange, ton fils, qui me maintient à la vie par un fil, un lien indestructible…c’est toujours à lui que j’ai pensé dans les moments les plus difficiles, je n’avais pas le droit de le rendre malheureux…c’est grâce à lui et donc à toi que je suis toujours là…et même si c’est difficile en ce moment je vais me battre…pour honorer ta confiance, toi foi en moi et ma capacité à me sortir de cette P… de maladie…on l’aura notre revanche sur elle, elle n’aura pas réussi à nous séparer…au contraire, nous voilà réunies…maintenant le dernier cadeau que tu puisses me faire, c’est de prendre tout le meilleur de cette vie et être heureuse avec ceux que tu aimes…c’est le meilleur moyen de m’aider en me montrant le modèle…en étant toi-même heureuse…et je te promets de mon côté de tout mettre en œuvre pour ne plus être cette ombre au tableau de ton bonheur…je te promets…merci d’être là, merci de m’avoir ouvert ton cœur, merci de d’être ouverte à moi, merci d’être redevenue ma sœur…merci…