la nostalgie d’un souvenir….
il y a tout juste un an…après un clash de 15 jours, on se retrouvait là, toi et moi, main dans la main pour une ballade au bord de cette rivière…je retrouvais un sourire, je me sentais bien à tes côtés, l’avenir reprenait tout son sens…nous nous sommes mis à rêver à notre rêve commun : le Canada…tu me disais si je pars, je tu me suis ?…je te regardais les yeux brillants…un regard qui voulait tout dire…il y a tout juste un an, j’étais la plus heureuse, je me sentais belle, je me sentais bien blottie dans tes bras pour me réchauffer…il y a tout juste un an, on ne savait pas où on allait comme ça, on avait décidé de vivre au jour le jour cet amour caché, secret…prendre ce qu’il y avait à prendre sans se poser de question…si nos regards, si nos chemins s’étaient croisés, nous étions convaincus que ça n’était pas par hasard…il y a tout juste un an…je vivais un rêve…je rêvais la vie à tes côtés même si je savais qu’il n’y avait pas d’avenir…à moins que l’on ait pu remonter dans le temps…nous aurions pu y croire…il y a tout juste un an, je me sentais bien, je me sentais forte à tes côtés, la maladie s’éloignait, la vie l’emportait…ton amour me donnait espoir, m’aidait à y croire malgré tous ces obstacles entre nous…
aujourd’hui, parce que tu m’aimes, c’est toi qui t’éloignes pour la préserver…et la maladie est l’a à nouveau emporté, c’est à nouveau mon quotidien…il me faut à nouveau lutter mais seule cette fois sans toi…sans ton amour…le constat est dur, insupportable…décidément, je ne suis pas faite pour aimer, je ne suis pas faite pour être aimée…enfin si puisque tu dis m’aider et c’est justement pour ça que tu fuis…et pourtant, il me faut lutter, il me faut tenir malgré tout, malgré nous, malgré un nous qui ne sera plus jamais qu’un rêve…aujourd’hui, je vais devoir vivre un an après avec le souvenir de notre amour, recommencer à me battre contre cette saleté de maladie sans ton soutien, avec ce pincement au cœur…je devrais t’oublier, ce serait plus simple…mais comment oublier quelqu’un qui m’aime et que j’aime…comment oublier nos longues discussions, nos soirées volées, nos envolées trop rares arrachées au temps qui passait trop vite en ta présence…comment oublier et me construire sans toi, sans nous, juste pour moi…ta présence à mes côtés donnait un sens à chacune de mes avancées, à chacun de mes pas contre la maladie…aujourd’hui, je dois me construire avec ton silence et des souvenirs plein la tête, plein le cœur…notre amour était devenu un jeu trop dangereux, tu as choisi de prendre de la distance, persuadé qu’avec le temps, je t’oublierai, tu m’oublierais…ton silence ne fait que remuer une plaie toujours à vif, j’ignore si tu m’as oubliée, tout porte à y croire…mais moi je pense toujours à toi, tu as pris tout la place dans ma tête, dans mon cœur…tu doutais de ma sincérité, tu ne parvenais pas à me croire…et pourtant, aujourd’hui encore tu prends toute cette place…fini les sourires quand je pense à toi, seules les larmes retenues sont là pour éteindre mon regard…on me dit souvent que je parais triste…que je semble ailleurs…ils ne savent pas que cet ailleurs, ce sont nos souvenirs, ton souvenir…si seulement tu…si seulement je…