des nouvelles du front...des bonnes nouvelles...ou tant qu'à vivre autant vivre bien...

que dire que dire…il y a tant à dire…comment aller à l’essentiel…de l’eau à couler sous les ponts depuis toutes ces semaines…il y a eu cette chute dont j’ai failli ne jamais me relever ce vendredi 22 juin… depuis quelques jours,je me sentais mal pas tant physiquement car je ne ressentais rien mais surtout psychologiquement… j’étais allé malgré tout au dernier groupe de parole de la saison… nausée,manque d’air, besoin soudain de sortir…je tente de rejoindre les toilettes, je me souviens m’être assise une première fois,repartir…et plus rien…une sensation de flottement,je « vois » du noir…j’entends la voix du médecin qui s’énerve…je sens qu’on me secoue…mais impossible de voir…quand je vois à nouveau la lumière, je suis « attachée » de tous côtés, une infirmière peste de ne pas parvenir à trouver une veine…où suis-je?que se passe-t-il?…je ne comprends rien…au bout de quelques instants, on me dit enfin où je suis…réanimation médicale…mais que se passe-t-il…?des mots sans aucun sens : arrêt cardiaque…quoi?quand ça?mais je ne comprends pas j’étais en groupe de parole…mais il est presque 19h…sensation étrange:je suis épuisée, je ne me souviens de rien…et puis mon médecin arrive…et m’explique enfin c qui s’est passé…je n’arrive pas à y croire…mais il est catégorique la réalité est là : j’ai touché de prés la fin a force de nier la faim…il me parle de sonde que je n’ai plus d’autre choix…je rassemble toutes mes forces pour m’y opposer catégoriquement…il peste tout ce qu’il sait : tu as failli mourir, mets-toi ça dans la tête…tu n’as plus le choix…mais finalement j’aurais peut-être du te laisser partir…c’est peut-être ce que tu voulais…ses mots me font mal mais ils ne sonnent pas faux…mourir…de ne pas savoir vivre…je ne sais plus…il veut comprendre pourquoi : tout ce que je peux dire c’est que j’ai pris des laxatifs la veille, il me fait promettre que je n’ai rien pris d’autre…il dit qu’il repassera le lendemain que je dois me reposer…je veux partir de là…je ne supporte pas d’être attachée ainsi…d’être dépendante…je finis par m’endormir…le lendemain,mon médecin revient, je veux rentrer chez moi, il reparle de ce qui s’est passé avec le médecin du service…la sonde est vitale…non…non…mais merde tu as failli mourir,je ne te lâche plus avant xxkg maintenant,il faut que tu prennes la sonde pourquoi tu t’obstines à refuses de te soigner…quand est-ce que tu vas réagir?…je reviens demain réfléchis…le lendemain,je m’obstine toujours, … je trouve un compromis avec les compléments alimentaires mais les deux médecins s’y opposent je dois être surveillée…je sens malgré tout que je ne peux pas rester comme ça…je suis fatiguée,usée…je trouve un compromis avec les compléments alimentaires et demande à mon médecin s’il accepte de me reprendre dans son service…sans sonde autant que tu rentres chez toi et de toutes façons, il n’y a pas de place…instant de lucidité : dés que je franchis votre service j’accepte la sonde sans négocier…il quitte la chambre avec ce petit sourire qui m’agace… !le lendemain,je suis transférée en cardiologie pour un examen approfondi du cœur…j’apprends que le médecin s’est chargé de me trouver une place dans son service…le mercredi suivant j’y suis transférée,il me pose la sonde dés son arrivée,le lendemain…je suis soulagée d’être à nouveau en ses mains, mais tellement angoissée car je sais très bien ce à quoi je dois m’attendre…pour l’avoir vécu quelques mois plus tôt, sauf que là, je n’ai plus le droit à l’erreur…je décide de jouer la carte de la sincérité…je parle de la précédente hospit’…plus jamais ça…plus jamais mentir…tout allait bien au départ…les bonnes résolutions…ne plus mentir…et puis il y a 15 jours, la chute…je ne passe plus les poches…je réduis mes plateaux…je manipule le poids…sursaut de lucidité…j’en parle à mon médecin…il s’en était rendu compte, il a des mots très violents…de 2 poches-que je ne passais plus-il veut me passer à 5 poches…puis 4 poches je me remets à négocier, il me reproche le coût de la semaine passée à mentir…que si je ne suis pas contente je n’ai qu’à partir… il claque la porte en colére je te repasse à 2 poches et moi je pars en vacances…j’ai mal…j’ai le sentiment que je vais lâcher, je ne quitte pas la fenêtre des yeux prête à tout moment à sauter… une seule pensée me retient : mon filleul…mon filleul qui au moment même où mon cœur s’était arrêté de battre demandait à sa maman pour m’appeler…hasard ou coïncidence…ma bonne étoile tout simplement…et puis avec l’aide de deux personnes envers lesquelles je ne serai jamais assez reconnaissante, je parviens à accepter ces 4 poches…mon médecin s’arrête à 3…depuis, un petit miracle s’est produit…je ne parviens pas trop à me l’expliquer…je passe mes poches, j’ai toujours du mal à m’alimenter…mais mon état d’esprit a changé…j’ai envie que ça change…mais profondément envie…ça va être long et difficile…mais je m’ouvre, je parle…j’agis, je lutte activement contre les tocs, je propose des solutions, des astuces pour supporter,tolérer,…et qui sait un jour,accepter la prise de poids-ou plutôt le fait de combler mon déficit pondéral…malgré tout, j’ai peur…je me sens toujours très fragile…mais je sens quelque chose qui vibre en moi, la branche morte que j’étais commence à laisser transparaître des petites racines, s’emplir de sève…je prends conscience du pourquoi,du comment j’en suis arrivée là…branchée sur ma mère depuis mes premiers jours,je ne parviens pas à exister par et ou pour moi-même :je pense,j’agis,je fais,je dis, j’ai envie,je réagis,je vis par,comme,pour à travers ce que ma mère pense,agit,fait,dit,envie,réagit…si le cordon est coupé physiquement,il ne l’a jamais été affectivement…j’en avais plus ou moins conscience mais pas à ce point-là quand même…et là je me trouve face à moi-même, je dois avoir envie,faire,trouver du plaisir,dire,penser,…vivre tout simplement pour et par moi-même…dans ces conditions,je suis complètement perdue…je prends aussi conscience d’à quel point je peux rechercher une image paternelle qui me protége de cette pensée maternelle envahissante,un père qui n’a jamais su,pu jouer son rôle : poser des jalons sécurisants face à ma mére,m’en séparer,me préserver de l’emprise maternelle plus ou moins inconsciente…et c’est dans cette optique que je parviens à donner un sens à ces tocs qui m’envahissent : me protéger de ma mère, me couper de sa pensée, de son omniprésence obsédante dans mon esprit…l’intensification des tocs au moment des repas pour m’extraire, me faire oublier les préconisations, les convictions alimentaires de l’aura maternelle pour pouvoir me réconcilier avec l’idée d’absorber sans risque physique et psychique de la nourriture jugée malsaine par ma mère…pouvoir manger viande, lait, sucre, etc…tel est le prix à payer pour y parvenir…les tocs…tout semble plus clair dans mon esprit, je sais enfin contre quoi je dois lutter pour arrêter de lutter contre moi-même et me détruire…ça ne révolutionne pas tout pour autant, les choses se sont bien ancrées depuis tout ce temps, les vieux démons se rappellent sans cesse à mon esprit mais quelque chose s’est modifié en moi…mon médecin m’a avoué que s’il ne croyait plus à ma guérison,que les statistiques n’allaient pas en ma faveur, maintenant il y voit clair…il y croit…quel bonheur de me l’entendre dire… et que ça puisse résonner en moi…